Avec les vies bien remplies que nous menons aujourd'hui, nous ne prenons pas toujours le temps d’observer les nombreux détails architecturaux qui nous entourent. À Montréal, nous avons pourtant la chance de côtoyer une diversité plutôt impressionnante de matériaux, de styles, de volumes et de textures qui ensemble forgent l’identité architecturale unique de notre métropole. Vous aurez toutefois deviné (ne serait-ce que grâce à l’intitulé de ce billet !) que dans cette belle diversité, un élément nous intéresse particulièrement ici : la pierre. Voici donc un petit survol de l’utilisation, à travers le temps, du plus montréalais des matériaux de construction !
Le charme de la pierre des champs
Tirée directement du sol montréalais, la pierre des champs est utilisée à partir du 18
e siècle. D'ailleurs, parmi les bâtiments les plus anciens du Vieux-Montréal, quelques-uns ont conservé des sections où la pierre des champs est encore visible aujourd'hui : le
vieux séminaire de Saint-Sulpice et l
’ancien hôpital général de Montréal. À l’époque, les conditions rendaient le taillage de la pierre difficile et complexe. C’est pourquoi la pierre taillée était donc plutôt réservée à de plus petites surfaces comme le cadrage des fenêtres ou des portes.
D'anciennes carrières de pierre à grands espaces verts
Saviez-vous que la majorité de nos grands parcs et espaces verts ont été aménagés sur d’anciennes carrières ? Qu’il s’agisse du parc Laurier, du parc Villeray ou du parc Père-Marquette, il est fort probable que votre espace vert favori ait eu une tout autre vocation par le passé ! L’exploitation des carrières de pierre débute vers 1780 à plusieurs endroits sur l’île de Montréal. Le sol montréalais étant composé de roche calcaire, il est très favorable à la pierre de taille. L’autre indice de cette époque révolue est la rue des Carrières qui longe le chemin de fer. Cet ancien chemin sinueux reliait jadis les nombreuses carrières de Montréal. Aujourd'hui, la pierre grise n’est plus exploitée à Montréal, mais elle l’est encore dans la région de Deschambault, près de Québec.
Les pierres d’ailleurs
Comment expliquer alors cette grande diversité de matériaux ? Il faut regarder du côté de la
banque Molson, construite en 1866 et située sur la rue Saint-Jacques. Cherchant à se démarquer des édifices environnants, les architectes auraient profité du développement ferroviaire pour importer du grès chamois de l’Ohio. L’utilisation de ce nouveau matériau marquera le début de la diversification créant ainsi un paysage bâti hétérogène toujours visible aujourd'hui dans le Vieux-Montréal et ailleurs dans la métropole.
Qu’il s’agisse de pierre, de granite, d’ardoise, de cuivre ou même de brique, tous ces éléments contribuent à enrichir notre expérience des quartiers montréalais. À l’avenir, prenez le temps de les regarder, ils en ont sûrement beaucoup à vous raconter !Photo bannière : Julien Lacroix ©