Le Hipster est mort, faites maintenant place au Yuccie : The «Young Urban Creative», ou la nouvelle génération de jeunes entrepreneurs.
Âgés entre 20 et 35 ans, les Yuccies se définissent d’abord par leur fort esprit entrepreneurial 2.0. Ils veulent être autonomes dans leur vie professionnelle, tout en repoussant les limites de ce qui est établi (voir, les limites du possible). C’est en résumé ce qu’on pouvait lire dans un article de David Infante, paru sur Mashable.com il y a quelques mois déjà.
Cette nouvelle définition suscite bon nombre de réactions mitigées. Plusieurs ne sont pas encore convaincus à l’idée que des jeunes entrepreneurs peuvent réellement se lancer en affaires par l’intermédiaire du Web 2.0 . La montée fulgurante des réseaux sociaux et les opportunités de communication y sont certainement pour quelque chose dans ce nouveau mouvement.
Dans cette vague d’idée, j’ai décidé de vous parler de jeunes entrepreneurs établis dans le Vieux-Montréal, qui cadrent bien avec cette nouvelle génération : Francis Rudman, Alex Lesage et Laurent Veilleux, les trois jeunes hommes qui ont fondé la marque de haute ganterie Brethren, mais qui ont également lancé A785, une agence de stratégies marketing pour entreprises.
FRANCIS RUDMAN - 25 ANS
J’ai grandi dans une famille d’artistes, mon père vient d’Angleterre et ma mère est canadienne. Les voyages en Europe avec eux m’ont vraiment permis d’avoir une vision plus ouverte sur le monde. J’ai étudié la musique, les chiffres et l’administration au cégep. J’ai aussi touché au Marketing. Durant mes études à l’Université, Alex, Laurent et moi-même avions déjà initiés plusieurs projets de création. C’est ce qui nous a amené à faire ce travail aujourd’hui. Ensemble, nous avions deux passions communes : le sport et la mode. Quand nous étions jeunes, nous étions fans de sports extrêmes comme le snowboard et le skateboard. Ces disciplines viennent avec des cultures très établies, à l’identité bien définie. Ces sports s’inspirent beaucoup de mouvements urbains qui sortent tout droit de la rue. Ils sont également un moyen de s’exprimer et je crois que c’est autour de cet aspect qu’on a trouvé un intérêt commun. L’expression va de paire avec la création et aujourd’hui les médiums offerts sont multiples ! Bref, on a développé un lien très fort à nous trois.
ALEX LESAGE - 24 ANS
J'ai grandi à Trois-Rivières dans une famille d’entrepreneurs. Mes parents avaient une compagnie d'assurances et une compagnie d'immobilier. À l'âge de 14 ans j'ai commencé à m'impliquer graduellement dans l’entreprise et, un jour, je suis tombé à temps plein dans l'administration et la gestion de la compagnie d'immobilier. Au même moment, j'étudiais au cégep de Trois-Rivières en administration. J’ai poursuivi mes études dans cette branche à l'UQTR mais j'ai quitté après ma première session pour fonder une compagnie d'import avec plusieurs autres actionnaires, un projet qui était complémentaire à mes activités dans l'immobilier. Cette expérience m’a laissé sur mon appétit je dois dire. J’ai dû me remettre en questions et redéfinir mes objectifs à long terme. Je suis donc déménagé à Montréal afin de me concentrer sur des projets qui me tenaient réellement à cœur avec mes partenaires de confiance Francis et Laurent.
LAURENT VEILLEUX - 26 ANS
C’est à Trois Rivières que j’ai connu Alex et Francis. J’ai fait mes études universitaires à l’Université Laval en comptabilité de gestion et c’est pendant ce temps que j’ai pu aller étudier à Singapour, ce qui m’a donné une vision plus large du monde en général. J’ai pu voir ce qui se faisait ailleurs qu’au Québec et ça m’a permis d’envisager les possibilités au niveau international. Ça a vraiment changé ma vision du monde. On réalise qu’il y a d’autres manières de vivre, d’autres façons de voir le monde, d’autres façons d’être. C’est bien différent du canevas qu’on nous enseigne ici. J’ai ensuite fait ma maîtrise à Montréal avec L’Ordre des Comptables Professionnels Agréés (CPA) du Québec. J’ai toujours poursuivi mes études dans l’idée de travailler, un jour, à mon compte. L'entrepreneuriat et la création de projets sont deux choses qui m’ont toujours fasciné.
LV: On a toujours eu plusieurs projets mais notre dernier bébé a été la création d’une entreprise de stratégies d’affaires qui se nomme A785. Cette entreprise possède trois volets, soit : la stratégie d’entreprise, la direction de création et la gestion de projets. Ce qu’il faut comprendre avant tout, c’est que les besoins de chacun de nos clients, qui sont principalement basés dans le Vieux-Montréal, sont très différents et variés. On a donc plusieurs services à offrir. On peut participer à la création d’un site web, on peut redéfinir une image de marque, on peut offrir des séances de consultation dans plusieurs domaines, on peut aider les compagnies avec leur apprentissage du web. Bref, on accompagne nos clients à toutes les étapes du processus de leur projet.
1. La stratégie d'entreprise
AL: La 1ère catégorie de service touche «La stratégie d’entreprise». Dans cette première étape, nous évaluons concrètement la demande du client, ses besoins et ses attentes. Bon nombre de demandes sont en lien avec le web. Ce dernier a bouleversé le monde entier depuis les dernières décennies. Encore aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ne comprennent pas bien l’importance d’avoir une présence sur les plateformes numériques et l’efficacité que celles-ci peuvent leur apporter.
Donc dans ce premier volet, on dresse un immense portrait. On prend la «situation initiale» et selon les attentes et ressources, on projette un plan pour se rendre à la «situation désirée» par le client. C’est donc un service de consultation qui peut toucher différents domaines (marketing, web, etc.)
2. La gestion de projet
FR: Le 2e volet se concentre sur «La gestion de projet». Celle-ci consiste à orchestrer l’évolution du projet du client. On évalue les divers facteurs internes et externes qui peuvent entrer en ligne de compte (échéanciers, financement, ressources humaines, mission d’entreprise, etc.) et on s’assure que chaque étape de réalisation se déroule bien. Tout dépendant du client, les étapes seront plus nombreuses ou plus courtes. On s’adapte vraiment aux besoins des entreprises.
3. La direction de création
AL: Le 3e volet, « La direction de création », est plus large. Il vise l’optimisation de l’image d’une entreprise, qu’il s’agisse d’une présence physique ou numérique. C’est dans ce volet que tous les aspects esthétiques, visuels et fonctionnels sont revus et améliorés.
Il y a quelques années le marché était concentré sur l’affichage publique, les objets promotionnels, les journaux, les magazines, etc. Ces moyens de communications étaient limités par rapport à l’expérience que le client pouvait vivre. Aujourd’hui avec le web, on a le UX design qui est en quelque sorte l’expérience de l’utilisateur web. Avec la direction de création, si la demande du client vise le web nous devons absolument en tenir compte. On veut rendre l’expérience de l’utilisateur agréable et on veut intégrer l’impact et la vision de la compagnie/du client dans le UX design. De nos jours, n’importe qui peut créer un branding esthétique mais celui-ci n’atteindra peut-être pas sa cible. Nous croyons que l’efficacité et le design sont deux choses qui doivent aller de paire. Nous voulons créer une expérience efficace, esthétiquement forte et fonctionnelle.
AL: Notre routine ne se ressemble jamais. Je crois que la seule chose qui est semblable jour après jour est notre volonté de s’améliorer. Francis, Laurent et moi-même sommes identiques sur ce point. On cherche toujours à se dépasser, chaque jour. Ce qui nous motive beaucoup dans ce qu’on fait, c’est qu’on travaille avec des gens de milieux différents et ça nous apprend constamment de nouvelles choses. On est toujours dans la nouveauté, dans l’inconnu. C’est donc difficile d’avoir quelque chose qu’on peut appeler «une routine». On est plus souvent en mode découverte qu’en zone de confort. C’est un travail super motivant car on est (pardonnez-moi l’anglicisme) constamment «challengés»!
LV: Je crois que tous ceux et celles qui sont entrepreneur(e)s ou ceux et celles qui veulent le devenir, sont remplis d’idées, des fois peu communes mais ils sentent surtout le besoin de s’accomplir. C’est quelque chose qui, je crois, est très fort dans notre génération (la Y). Nous avons accès à plus d’outils, plus d’informations, on veut changer les façons de penser, de faire. Il y a énormément de travailleurs autonomes et d’entrepreneurs qui osent et qui redéfinissent les normes. Au 21 siècle, le travail occupe une très grande partie de nos vies. Le travail devient notre routine, notre vie quoi! C’est cette pensée qui m’habite et qui me pousse à bâtir ma vie autour de ma passion, mon travail.
FR: Ce que je trouve intéressant c’est qu’aujourd’hui, la plupart des travailleurs autonomes et entrepreneurs peuvent se compléter, s’entraider. L’échange de services est très présent et je crois fortement que tout ça avantage l’entraide plus que la compétition. Tout le monde travaille dans le but d’avoir du succès !
LV: Avec une expertise encore plus évoluée, avec beaucoup plus de bagage et d’expérience en mains. On travaille présentement avec beaucoup d’entreprises dans le domaine de la mode. On aimerait continuer à évoluer aux côtés de ces dernières et se spécialiser dans le commerce en ligne. On souhaite se positionner en tant qu’entreprise toujours à l’affût de ce qui se passe, des nouvelles pratiques et façon de travailler. On ne se donne pas de restrictions, pas de limites ! S’il y a possibilités de travailler avec des clients qui sont partout dans le monde, alors pourquoi pas!
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