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02 oct. 2019

Time 2 minutes

Série Patrimoine et entreprises, d’hier à aujourd’hui: Spécial hôtellerie

Série Patrimoine et entreprises, d’hier à aujourd’hui: Spécial hôtellerie

Loin d’être figé dans le temps, le patrimoine du Vieux-Montréal est diversifié, vivant et s’expérimente au quotidien! Découvrez des portraits de bâtiments toujours actuels, comme autant de pages d’Histoire proposées par Héritage Montréal en collaboration spéciale avec la SDC Vieux-Montréal.

Pendant la première moitié du 19e siècle, Montréal est en transition. Le langage architectural britannique néoclassique apparaît tranquillement, notamment dans la construction de bâtiments officiels et publics. L’audace de certains projets, comme le majestueux Marché Bonsecours aux allures néo-classiques inauguré en 1847, témoigne d’un optimisme certain envers l’avenir de la ville marchande qui deviendra un lieu incontournable en Amérique du Nord. De nouvelles activités commerciales prennent la relève du commerce des fourrures et exigent une reconfiguration du territoire, un réaménagement portuaire et de nouveaux bâtiments : marchés, places publiques, maisons à logements, entrepôts, édifices gouvernementaux… et plusieurs établissements hôteliers!

L’hôtel Rasco

Sur la rue Saint-Paul, à deux pas du Marché Bonsecours, se trouve l’ancien hôtel Rasco. Construit entre 1834 et 1836 par les maçons Thomas McGrath et Vital Gibault, ce bâtiment d’inspiration néoclassique est d’abord reconnu comme un lieu de prestige. Les voyageurs de passage, dont le célèbre auteur Charles Dickens qui y séjourna en 1842, profitent d’un décor raffiné derrière une façade sobre en pierres taillées. À partir des années 1840, les espaces du rez-de-chaussée accueillent de petits commerces. Les arcades en pierres font place en 1868 à de grandes vitrines séparées par des pilastres en fonte, ce qui répond bien au caractère commercial de la rue Saint-Paul. Par la suite, l’établissement hôtelier change de propriétaire et de nom : le Mack’s Hotel succède au Rasco, lui-même remplacé par le Bytown Hotel, durant les années 1870 et 1880. Vacant dans les années 1970, le bâtiment est endommagé par un incendie en 1977. Quelques années plus tard, la Ville le loue par bail emphytéotique pour 63 ans et le locataire entreprend la restauration complète de l’immeuble, recyclant le rez-de-chaussée en boutiques et en restaurants et les étages en bureaux.

Hôtel William-Gray

Œuvre de la firme Béïque Legault Thuot Architectes (BLTA), l’hôtel William Gray comprend une tour de verre contemporaine, qui fait le trait d’union entre des ensembles classés monuments historiques dans les années 1960 : la Maison Edward-William-Gray (1785) et la Maison du Cabinet-de-Côme-Séraphin-Cherrier (1877). Celles-ci, avec leur toit percé de lucarnes et leurs murs coupe-feu, illustrent bien l’influence des méthodes de construction du Régime Français et ce, même après la Conquête. À la fin du 18e siècle, les deux bâtiments qui forment l’ensemble de la Maison Edward-William-Gray abritent des logements et, après la construction du nouveau palais de justice sur la rue Notre-Dame au début des années 1850, ils hébergeront aussi des bureaux d’avocats. Ce secteur de la vieille ville sera d’ailleurs surnommé « le quartier des avocats ». Par la suite, les bâtiments auront différentes vocations en accueillant notamment, maison d’impression, magasins, étable, restaurant et brasserie.

Photo: Hôtel William Gray © Alexi Hobbs